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Sebastianu Dalzeto
Pépé l'Anguille
roman traduit du corse
par François-Michel Durazzo
préface de Marie-Jean Vinciguerra
184 pages
Prix : 16 €
ISBN : 978-2-85792-194-3
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Le Livre
Après plusieurs romans en français, Sebastianu
Dalzeto avait le désir d’illustrer son idiome natal,
né à la littérature au XIXe siècle, en
publiant en 1930 le premier roman corse, Pesciu Anguilla. Il voulait
aussi « ressusciter l’âme » du Bastia de son
enfance, sans dissimuler sa tendresse envers le petit peuple
d’artisans de toutes sortes, de marchands des quatre saisons, de
fromages ou de châtaignes, de journaliers italiens qui
fourmillaient dans Bastia, quand le français n’avait pas
encore pris le dessus sur le corse ou le toscan.
Au Pontetto, l’un des quartiers les plus
pauvres de la ville, le petit Pépé tente de gagner sa vie
tantôt en parcourant la ville avec sa boîte de cireur ou en
ramassant des mégots, tantôt comme moussaillon.
L’évocation de cette vie dure, entre ce père
ivrogne et une mère dont le portrait ne peut que susciter
l’admiration, n’en est pas moins d’une
drôlerie, d’une truculence et d’une vitalité
décapante, refusant de sombrer dans le pessimisme des romans
sociaux du XIXe siècle.
Dans la préface de la deuxième
édition corse reprise dans le présent ouvrage, Marie-Jean
Vinciguerra voit en Pépé Morsicalupa, un «
héros stendhalien » qui parviendra à force
d’énergie, et grâce à la protection du
conseiller Morfini, à réaliser ses ambitions, pour
devenir contre toute attente un personnage ambigu et adulé dans
les salons de Bastia.
Articles :
PESCIU ANGUILLA, RUMANZU BASTIESE
"Très attendue en ce printemps automnal, la
traduction française par François-Michel Durazzo de
Pesciu Anguilla vient de paraître aux éditions
fédérop, sous le titre de Pépé l'Anguille.
Il aura fallu attendre quatre-vingt années, ― de 1930 à
2010 ― pour que le roman bastiais de Sebastianu Dalzeto (Bastia, 1875 -
Barchetta, 1963) voie le jour en langue française et puisse
ainsi être lu et apprécié d'un large public."
Angèle
Paoli, Terres de femmes
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UN
CHEMIN D’ACCÈS À LA LITTÉRATURE CORSE
Chronique de Sylvie Saliceti, parue dans Terres de Femmes le 21 mai 2010
"La naissance de la traduction française du
premier roman de la littérature corse, c’est d’abord
une tendresse. Pesciu Anguilla, dans la traduction de
François-Michel Durazzo, vient de paraître sous le titre
de Pépé l’Anguille aux Éditions
fédérop, quatre-vingts ans après la publication du
roman bastiais de Sebastianu Dalzeto, de son vrai nom Sébastien
Nicolaï (Bastia, 1875 - Barchetta, 1963)."
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De « Pesciu Anguilla » à «
Pépé l’Anguille »
Enfin une traduction en français !
Comment
n’a-t-on pas pensé plus tôt à traduire
« Pesciu Anguilla » de Sebastianu Dalzeto, premier roman en
langue corse paru en 1930 ?.. Une omission réparée avec
bonheur par François Michel Durazzo.
Pesciu Anguilla est devenu Pépé l’Anguille, mais
c’est toujours le même gamin, vif argent, qui se faufile
entre les mauvais coups. Toujours le même môme qui
échappe à ceux qui prétendent lui apprendre
à vivre en le rudoyant. Toujours le même gosse gouailleur
ou taiseux, cousin du Kid de Chaplin ou de l’Oliver Twist de
Dickens, qui court un Bastia de misère – celui des pauvres
de la fin du XIXème siècle.
Pépé l’Anguille est bien Pesciu Anguilla. En le
suivant de déambulations en péripéties, d’un
naufrage en un sauvetage on s’amuse. On s’émeut. On
se prend à habiter ce Pontetto, quartier déglingué
où vit le petit.
Fraîcheur et saveur d’un récit pétri de
respect humain et de drôlerie. Pas de pittoresque clinquant. Pas
de calques tarabiscotés de jeux de mots d’une langue
à l’autre, mais une fluidité de l’expression.
Au fil des pages on ne peut qu’être frappé par la
complexité du monde de Dalzeto, par sa critique sociale
alliée à sa verve.
François Michel Durazzo a à son actif de multiples
traductions de l’espagnol, du catalan, du corse, l’italien,
langues qu’il pratique au quotidien, auxquels il faut ajouter le
turc, l’arabe, l’hébreu, le portugais qui lui sont
un peu moins familiers, précise-t-il ! Les textes, il les
traduit d’abord à la vitesse où il les lit. Puis
c’est une relecture et un peaufinage de ce premier jet. Parvenu
à une version qu’il juge acceptable il entreprend alors
une comparaison avec l’original.
«
Pesciu Anguilla », le traducteur, qui enseigne le latin et le
grec en classes préparatoires, l’a découvert au
hasard d’une promenade à Florence chez un bouquiniste.
C’était il y a une vingtaine d’années. Corse
né sur le continent, passant toutes ses vacances sur
l’île, il n’avait pas eu l’occasion de
lire l’œuvre de Dalzeto. Une fois le roman, « Pesciu
Anguilla », commencé il ne le lâcha plus. Conquis
à jamais !
S’il a été élevé à
l’extérieur et s’il travaille à Bordeaux
François Michel Durazzo a constamment entretenu un contact
étroit et fertile avec la langue corse, qui est sa matrice, son
terreau originel. Poète, son cheval de bataille en tant que
traducteur est de faire connaitre la littérature corse au
dehors. Pari réussi avec « Pépé
l’Anguille ».
Michèle Acquaviva-Pache
Journal de la Corse, 13-19 août 2010
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