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Desmond Egan
Music et autres poèmes
poèmes traduits de l'anglais
(Irlande) par Danielle Jacquin et Jean-Paul Blot
édition bilingue
Prix de Poésie du Salon du Livre Insulaire, Ouessant 2005
152 pages (21x18)
Prix
: 15,00 €
ISBN : 2-85792-161-
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Le Livre
tout
fait silence
là où s’élève la
route
et le ciel s’illumine à l’horizon
promesse
"Le présent recueil offre au lecteur une palette
des tonalités multiples de Desmond Egan, grand
poète irlandais contemporain, fidèle à
ses thèmes et à son écriture
à laquelle l’absence de ponctuation et la double
voix impriment un rythme si caractéristique, et dont
l’œuvre est toujours sensible, profonde et
généreuse.
En ses vers denses et
fulgurants, Peninsula (1992)
peint cette pointe de terre dans le comté de Kerry
à l’extrême occident de
l’Irlande, sa beauté sauvage, primordiale, ses
hommes, son passé, sa langue. En mémoire
à l’enfant disparue, la séquence des Poèmes à
Eimear (1994), pudique et poignante, nous transporte vers
la lumière. Cri de colère contre les
meurtrissures infligées par le colonisateur à
l’Irlande, Famine
(1997) révèle au travers de la compassion
l’indissoluble continuité entre le
passé et le présent. Mélomane
éclectique aussi bien épris de musique
traditionnelle que de Thelonious Monk ou de Richard Strauss, Egan nous
entraîne à l’écoute dans Music (2000), dans
un climat d’humour, de fantaisie mais aussi de
gravité. On retrouve dans La Colline de Allen
(2001) la veine de la révolte, cette fois dirigée
contre une prétendue modernisation qui broie et transforme
le paysage, violentant la nature, les mythes que les hommes y ont
inscrits, la continuité de l’histoire.
Partout et depuis toujours, chez Desmond
Egan, le vers dit l’intime et la quête du sens
– désormais avivée par le sentiment de
la fuite du temps."
Danielle Jacquin
Extraits d'articles de
presse :
[…] Voici un bien bel
ouvrage, honoré en août 2005 par le prix de
poésie au Salon du livre insulaire à Ouessant.
Avec cinq grands textes, ce recueil bilingue illustre la
variété d’inspiration de
Desmond Egan. Patrick Rafroidi, découvreur de ce talent,
présentait ainsi en 1988 la première traduction
française : « Terre et Paix rassemble une
série de morceaux résolument modernistes, qui
tentent d’échapper à la pesanteur du
verbe, d’exprimer l’ineffable, de gommer
l’irréparable, de capter partout un rien
d’éternité. » Ces mots
restent éminemment aptes à qualifier maint texte
de la sélection traduite ici. Cette superbe
édition dans l’élégant
format italien invite à la lecture dès la photo
de couverture. Le premier texte, intitulé «
Épilogue », rassemble en quelques lignes denses
des aspects majeurs de l’œuvre de Egan : sensations
vives évoquées en images de nature
brèves et efficaces – « blue tatters, a
bare tree, an unseeable blackbird » –, affleurement
soudain du souvenir, présence et solitude de
l’être, ouverture de l’instant sur des
perspectives d’espace et
d’éternité –
« that great grey movement / over us all
» –.
[…] La poésie de
Egan donne à voir la beauté des «
choses ordinaires », à ressentir la
présence des êtres, vivants ou disparus.
Poésie de la révolte dans plus d’un
texte – ainsi dans The Hill of Allen –, elle affirme aussi
la force de l’amour et de la mémoire qui
défient le temps et la mort. La quête verbale tend
à cerner « cette souffrance à
être / ce mystère jamais résolu
». Dans le très bel hymne à la musique,
sœur de la poésie, est
évoquée l’emprise qu’a sur
nous cette « pulsation / battement de notre cœur
», dont l’intensité est
restituée par la précision,
l’élégance, l’élan
de la traduction de Danielle Jacquin. L’écriture
de Desmond Egan est, comme la musique, « conscience passion
acquiescement [....] et nous voici emportés ailleurs / dans
l’immensité du monde / avec tout ce qui passe et
demeure ».
Laissons-nous porter par cette
œuvre puissante.
Raymonde ALLUIN-POPOT
Études irlandaises (Printemps 2006, n°31.1)
[…] Inquiétude
spirituelle, attachement douloureux à une terre que le
présent lui arrache comme le passé
l’avait dévastée sont des traits
marquants de la poésie de Desmond Egan.
L’œuvre est de celles qui ne cèdent pas
aux modes et aux complaisances narcissiques. C’est une voix
originale et forte que donnent à découvrir les
éditions Fédérop dans un ouvrage
bilingue, au format à l’italienne, et
magnifiquement mis en page. Trente-septième volume de la
collection Paul Froment (poète aquitain
d’expression occitane), laquelle fut
créée par Bernard Lesfargues, premier directeur
des éditions Fédérop que
j’ai plaisir à saluer ici pour le courage et la
générosité dont il a fait preuve comme
auteur et éditeur indépendant.
Ménaché
Revue Europe (Janvier-février 2006)
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