« Il n’y a, croyons-nous, rien dans notre Moyen Âge,
qui approche plus de la vraie poésie toute instinctive et
secrète, que les vers où Arnaut de Carcassés
nous peint la rencontre si brève, au fond du parc, sous les
reflets rouges du manoir en flammes, de ces deux amants qui
s’aiment sans se connaître, et qui, peut-être, ne se
reverront plus. Et quand arrive l’instant de la
séparation, les paroles que prononce le perroquet : «
Allons, séparez-vous ! le feu est mort maintenant »,
réveillent dans le cœur une amère légende,
une mythologie désenchantée, où semble illusoire
tout ce qui est de l’homme, et surtout ses exaltations, vives et
brèves comme un grand feu. »
René Nelli