“La
poésie est faite pour porter secours au plus malheureux, pour le
sauver dans les pires circonstances, rendre son cœur à qui
l’a perdu. Ce n’est pas le poète qui compte, ni le
poème non plus. Le lecteur seul, et cette étoile qui se
lève, inattendue et impossible, dans le ciel de sa tristesse; la
chaleur dans son froid; l’espérance inconnue dans
l’océan connu et tourmenté du désespoir.
L’amour est là. Ni dans celui qui donne, ni dans celui qui
reçoit, ni même entre les deux : il est rechange de
l’un à l’autre. La poésie est cet
échange; le poète, celui qui le commence. Rien, sans lui,
ne s’inaugure, c’est vrai; mais dès que la
poésie respire, il sait que c’est dans les poumons de
l’autre et dès lors il est heureux, que c’est lui
qui reçoit.”
Armel Guerne