Ce petit livre n’est pas une nouvelle édition critique
d’Arnaut Daniel, dont il existe déjà
d’excellents spécimens, notamment en Italie ; il sort
sciemment du cercle des spécialistes (d’où
l’absence de références bibliographiques et de
notes critiques) et vise surtout le grand public pour lui permettre
d’accéder à un grand poète d’oc du
Moyen Âge, hermétique et brillant, dont ses contemporains
disaient qu’il écrivait des mots fous impossibles à
comprendre et à apprendre. Ce chantre de la fin’ amor troubadouresque
fut en effet avant un tout véritable artisan du verbe, et
à ce titre, l’un des maîtres de Dante, de
Pétrarque, et jusqu’au poète américain Ezra
Pound.
Les textes sont précédés
d’une brève introduction et suivis d’un glossaire
final sur la terminologie signifiante de l’érotique
courtoise. Mais leur nouveauté essentielle est dans leur
traduction, qui n’est pas philologique, mais rythmée et
poétique, c’est-à-dire qu’elle tente de
respecter la mesure du vers original et une prosodie complexe : au prix
évidemment de la littéralité linguistique.