L’auteur

    Yannis Ritsos est mort en novembre 1990. Il avait quatre-vingt-un ans. C’est, après Séféris, et avec Elytis, poète plus secret, une des grandes voix grecques de ce siècle. Pas un Grec qui ne connaisse quelques vers de Ritsos, qui ne les chante sur un air de Théodorakis... Reconnaissance légitime : Ritsos a souvent confondu l’un des partis les plus staliniens d’Europe de l’Ouest, nourri cependant des plus grands enthousiasmes, des plus durs sacrifices dans de longues, d’interminables années noires (dictature de Métaxas, guerre d’Albanie, occupation nazie, résistance, guerre civile, junte des colonels de 67 à 74), Ritsos a, plus que d’autres, beaucoup payé de sa personne : déporté et emprisonné de 1948 à 1952, il l’est de nouveau de 1967 à 1972 dans les îles de Léros et de Samos.