Robert Jamieson & Barbara Laing

Une si longue attente







Les auteurs

   Robert Jamieson (1827-1899) et Barbara Laing (1838-1923), deux jeunes Shetlandais du milieu du XIXe siècle, se sont fait la cour pendant trois ans et demi, et ce, de façon épistolaire jusqu’à leur mariage en 1861. Ces lettres sont en quelque sorte le récit de leurs amours mais constituent également un témoignage précieux sur la vie quotidienne des Shetlandais à cette époque.
    Elles sont écrites en anglais bien que ce ne fût pas leur langue maternelle. Ils s’exprimaient certainement en shetlandais, dialecte qu’ils n’utilisaient pas dans leur correspondance, même la plus intime.
À l’époque où ces lettres furent écrites, Robert était un jeune maître d’école, âgé de 31 ans. Orphelin à 10 ans, il avait, malgré des circonstances difficiles, pu faire des études et devenir instituteur. Les lettres nous révèlent que c’était aussi un cultivateur très actif, et qu’il accomplissait d’autres tâches annexes pour la communauté telle que la rédaction de lettres, chose assez courante dans les zones rurales en ce temps-là, et qui lui permettaient d’améliorer son maigre salaire. Pendant de nombreuses années, il remplit également la fonction d’agent d’émigration pour la Nouvelle-Zélande.
    Barbara, âgée de 20 ans en 1858, était la fille du maître d’école de Gulberwick. Robert l’avait rencontrée lorsqu’il prit des cours de navigation auprès de son père, Robert Laing. Sa vie n’avait rien du confort victorien. Non seulement elle aidait à élever ses jeunes frères et sœurs, mais travaillait aussi dans les champs. Elle trouvait cependant le temps de tricoter et de coudre, de s’adonner à la lecture, à la musique et d’apprendre le français.