L’éclair est nécessaire à la nuit.
Assez !
Derrière la montagne, il y a une montagne.
Assez !
La volonté d’un homme n’arrête pas la pluie.
Assez !
Le vent du soir se lève toujours le soir.
Assez !
Qui n’a pas d’ancêtres n’a pas de parole.
Assez !
Depuis Cycle d’un ciel bleu, son premier livre, Gabriel Mwènè
Okoundji chemine avec rigueur sur les sentiers d’une voie
importante et authentique en poésie. Il est aujourd’hui
une figure marquante de la nouvelle génération de
poètes africains.
L’auteur a été traduit en
occitan, finnois, basque… et collabore à
différentes revues. Il participe, par ailleurs, à des
expériences artistiques avec des peintres, des photographes, des
comédiens et des musiciens.
Il a obtenu le prix Poésyvelines 2008 pour son ouvrage Prière aux ancêtres, ainsi que le prix “Coup de cœur 2008” de l’académie Charles Cros, pour Souffle de l’horizon tégué, destinée d’une parole humaine.
Gabriel Mwènè
Okoundji est né en terre Tégué. Cette terre qui a
fait de lui un obstiné de la quête poétique
qu’il mène, loin de ses racines, comme une difficile mais
nécessaire conquête d’un don. Un long cheminement
dans l’intervalle entre le mot et la mémoire. C’est
une poésie qui cherche à nommer, à dire, à
traduire pour le compte de tout mortel l’essentiel du signe
logé dans la coquille de l’énigme existentielle.
Articles de presse :
“La création littéraire tient
une place primor diale dans son cœur. In lassablement, Gabriel
Okoundji répète à ses interlocuteurs qu'en Afrique
la "poésie n'est pas un genre littéraire, elle est
partout, dans les voix des pleureuses, les chants, les propos de la vie
quotidien ne, qui sont faits d'adages, de proverbes, de bribes de
littérature orale"... Un peu à l'image de la tradition
orale en pays oc citan : comment, dès lors, ne pas retrou ver
dans la culture et la poésie de cette région
française une musicalité de la langue, un rythme et une
cadence proches de ses racines linguistiques ?”
André Paillaugue
L’autre Afrique, octobre 1997
“Au cœur de ce livre une
déchirure : l'exil, la mère morte. Un mauvais rêve
: “Ma case est trop vaste. Ma route s’est
égarée entre deux chemins.” Et pourtant la voix. La
fleuve noir qui charrie la riche alluvion d’une enfance en
culture tegué par la médiation des signes de notre
culture écrite : “faute de terre / le fleuve épouse
ta mer / dans l’ensablement des âmes”. Dès
lors “le signe qui nomme / l'impossible accomplissement /
fertilise / l’énigme qui exalte sa puissance”. Comme
le montrent ces poèmes dont beaucoup réussissent à
marier le souffle et l'éclat des formules : “Le symbole
donne des bras pour atteindre la lumière”.
“L’arbre qui germe tire son rêve de sa
sève.”
Emmanuel Hiriart
Poésie /Première, n°29
“Heureusement, il y a des poètes pour qui la
langue française est un matériau et un lieu de
création d'une valeur irremplaçable. Mais il faut que des
Africains nous le rappellent, comme Gabriel Okoundji avec son
recueil plein de souf fle Vent fou me frappe publié par les
courageuses éditions Federop. Le plus étonnant, c'est
qu'Okoundji a été traduit en... occitan.”
Pol-Jean Mervil
Kiosq, Saint-Quentin-en-Yvelines, n°46, octobre 2007