Curieuse ethnie que celle des Yaquis ! Depuis les
jésuites qui les convertissent et qui les structurent
jusqu’au Mexique contemporain, nous les voyons accepter leur
acculturation, quand ils ne vont pas jusqu’à la
provoquer : comme si le fait d’emprunter à la
société des Blancs était pour eux le
meilleur moyen de s’en protéger. Et de
s’armer contre eux. Quatre cents ans de résistance
(leur dernière révolte date des années
vingt) n’ont pas épuisé la
vitalité de ces Indiens. Si pour certains ils
n’ont jamais été que des barbares
à éliminer, beaucoup les ont
magnifiés, voire mythifiés comme
révolutionnaires. Mais c’est peut-être
parce que, aux yeux des Mexicains, les Yaquis incarnent superbement
l’autre, que ces marginaux de
l’intérieur, rebelles à toute
réduction floklorisante, doivent de subsister. Avec
ténacité et sans la moindre intention de voir se
diluer leur identité.
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