Tunisité,
suivi de Chronique  du sang calciné

et autres polèmes


82 pages
Prix : 13,00 €
ISBN : 978-2-85792-225-4


Le Livre

            « Je me suis permis de forger le mot polème pour dire que, à mes yeux, la poésie est à la fois politique et polémique. Pour beaucoup de mes amis poètes, penseurs et écrivains, la poésie est – comme tout discours – obligatoirement politique. Cela est d’autant plus vrai que nous n’employons jamais impunément les mots, notamment lorsque l’Histoire en marche surprend les poètes leur montrant qu’ils n’ont pas été les citoyens qu’ils devaient être. Encore moins les visionnaires qu’ils prétendaient toujours être. Tunisité veut dépasser tout cela parce que l’expérience politique et révolutionnaire tunisienne a été la seule concluante de ce qu’on a convenu d’appeler les “printemps arabes”. Que ce polème l’accompagne, la célèbre et en soit l’hymne… »
                                                                                                        Aymen Hacen

Article :

                                                Tunisité d’Aymen Hacen
                                                        Un hymne à la liberté et à la vie
 
 
     Aymen Hacen, poète et essayiste, aujourd’hui enseignant à l’École Normale Supérieure de Tunis, est un écrivain prolifique. Après la parution de ses chroniques : Casuistique de l’égoïsme – journal du ramadan 1453-2013 et Hymne National – Propos sur la Tunisie, précédé de l’Assassinat de Chokri Belaïd, voilà qu’il nous gratifie d’un recueil intitulé Tunisité. Ce recueil appartient à ce qu’on appelle communément la littérature engagée. Il est dédié « au lieutenant Aymen Morjane et aux martyrs de la République, tombés sous les balles traîtresses, in memoriam. » Il s’agit d’un texte militant par excellence mêlant l’enthousiasme le plus vif aux craintes suscitées par la montée des forces rétrogrades.
    Le poète semble hanté par la question du mal absolu. Il n’hésite pas à désigner – sans équivoque – les ennemis de la liberté, ceux-là qui « appellent à la mort », adeptes de la théocratie et de la théologie plutôt que de la démocratie, la philosophie et la poésie. Le poète s’en prend à cette forme d’obscurantisme et de ses adeptes qui s’abritent derrière le Coran qu’ils n’ont même pas lu.
     Face à cette menace réelle, le poète exalte une solide joie de vivre. Les expressions « lumière » et « rêve » traversent l’œuvre de bout en bout et incarnent un idéal de liberté cher au poète. La richesse et la variété des références culturelles et intellectuelles (poésie et philosophie des Lumières et célèbres textes traduits dans les deux langues) enrichit l’œuvre et lui confère de l’épaisseur, notamment avec cet heureux néologisme que le poète Aymen Hacen explique ainsi dans sa quatrième de couverture : « Je me suis permis de forger le mot polème pour dire que, à mes yeux, la poésie est à la fois politique et polémique. Pour beaucoup de mes amis poètes, penseurs et écrivains, la poésie est ― comme tout discours ― obligatoirement politique. Cela est d’autant plus vrai que nous n’employons jamais impunément les mots, notamment lorsque l’Histoire en marche surprend les poètes leur montrant qu’ils n’ont pas été les citoyens qu’ils devaient être. Encore moins les visionnaires qu’ils prétendaient toujours être. Tunisité veut dépasser tout cela parce que l’expérience politique et révolutionnaire tunisienne a été la seule concluante de ce qu’on a convenu d’appeler les “printemps arabes”. Que ce polème l’accompagne, la célèbre et en soit l’hymne… »
     Recueil plein de fraîcheur qui respire la joie de vivre et procure une douce volupté, il mérite d’être lu pour chasser les ténèbres qui nous enveloppent et préserver « les cœurs qui s’exposent à la nausée du temps. »
 
                                                                                                                                        Lotfi Souab
                                                                                                                    Tunis-Hebdo, 8/02/2016