Yan
Montserrat traverse la vie armé d’un solide pessimisme. Il
cultive cependant l’art de s’émerveiller de
certaines rencontres, une sorte d’aptitude à la joie lui
fait saisir les pépites que charrient parfois les flots
d’une modernité désespérante. Car si
l’on y regarde de très près, c’est vrai que
tout n’est pas si noir…
Dans ses ouvrages précédents
Jean-Paul Loubes tentait par le voyage des « plans
d’évasion possible pour échapper aux
barbelés » de notre époque (Du bon usage des îles,
fédérop, 2006), ou s’intéressait aux
souffrances d’un personnage en butte à la
société moderne (Je ne suis pas Jack Kérouac, fédérop, 2009).
Dans la nouvelle “B & B”, une
manifestation monstre des partisans du livre vient réveiller un
Ministre de la Culture somnolant sous les ors de la République.
Une aventure qui risquait de sombrer dans la vulgarité est
sauvée in extremis par un sursaut de dignité dans
“Tout n’est pas si noir”. Le ridicule du poète
éclate avec “Le haïku de Sidonio Santos” lors
d’un salon du livre. “C’est triste quand
même” évoque avec cruauté la scène
où des amis d’enfance conduisent l’un des leurs
à sa dernière demeure, occasion de mesurer, comme
Hemingway le faisait remarquer avec raison, que « toutes les
histoires, si elles sont menées assez loin, se terminent par la
mort ».
Par ses récits, ses recueils de poésie et
de nouvelles, ainsi que ses ouvrages d’ethno-architecture,
Jean-Paul Loubes a entrepris de saisir par l’écriture une
connaissance poétique du monde. Dans Tout n’est pas si noir,
l’écrivain s’accroche obstinément au
réel dans une tentative de « réhabilitation
anthropologique » d’une époque qui nous maltraite.
Architecte et anthropologue, il vit et écrit près du
rivage atlantique et dans les Pyrénées ariégeoises.