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Chantal Detcherry
Saisons de sable
photographies de
l'auteur
112 pages (24x21)
Prix
: 23,00 €
ISBN : 2-85792-138-1
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Le Livre
Tombe la nuit plus douce que caresse
Le dos du monstre submergé affleure les étoiles
Aux tentes noires des nomades le monde
Arrimé à des piquets de bois
Dans ce recueil, Chantal Detcherry a
disposé les mots comme autant de piquets de bois pour que
soit tendue la toile du poème et que le monde s’y
arrime, le temps de notre lecture.
Elle nous invite à entrer
dans la tente, dans l’intimité du
désert. C’est à l’abri de
celle-ci qu’elle nous fait prendre conscience de la splendeur
et du poids écrasant de la matière, roches,
sables, ciels. Habiter l’inhabitable, voilà
peut-être le sort des hommes sur la Terre, voilà
en tout cas ce que font les Touaregs, peuple voué
à la gravitation, peuple de gravité auquel
hommage est ici rendu.
Le désert est certes
grandiose, mais la vie quotidienne, la présence des
êtres les plus modestes ne sont pas oubliés dans
ce livre : on boit le thé sous la tente, on se repose dans
l’oasis, on aperçoit gazelle ou lézard,
on entend le chant d’un jeune ânier, on peut
même s’y souvenir de sa propre enfance. Ces
poèmes et ces photographies veulent faire œuvre de
mémoire dans un monde d’implacable
érosion : traces et témoignages de ce
qu’on a vu et de ce que d’autres ont vu avant soi.
Extraits
d'article de presse :
[…] Le beau livre de Chantal Detcherry arrive à
point nommé pour nous rappeler « les noces de la
terre et du vent», les splendeurs de «
pureté absolue » du Sahara, qu’elle
explore et qu’elle révèle dans des
photos et des poèmes d’une grande
beauté.
[…] Si Saisons de sable permet de si bien comprendre le
désert, c’est grâce au grand pouvoir de
contemplation de l’artiste, à
l’égal des nomades du Sahara, qui savent
simplement qu’ils ont le temps au sein d’un univers
de « vaste repos et vaste mort ».
Jean-Luc Breton
Le Mensuel poétique et littéraire n° 312
[…] Le voyage, qu'un chemin vers les autres oblige, est
l'appel essentiel, un cheminement à la rencontre de
soi-même. Témoins d'une authentique
expérience initiatique, ces poèmes
procèdent d'un sentiment désertique, comme il est
très bien dit en postface au livre par Philippe Vercaemer,
« par référence à ce que
Romain Rolland appelait le
« sentiment océanique » :
expérience de l'illimité, de l'infini, source
selon lui de toute religiosité » :
Faveur de
dignité tendue vers l'horizon
Faveur de dignité conquête du savoir
Plus grand durcissement du corps qui se rassemble
Plus nue notre âme et plus serrée
Dans la concertation des pierres et de l'ombre […]
M.F.
Linea N°2 hiver 2003-2004
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