G. Bussière / É. Legouis


Le Général Michel Beaupuy



272 pages
Prix : 21,34 €
ISBN : 2-85792-089-X

Le Livre

    Michel Beaupuy, qui commence sa carrière en 1771, en qualité de simple soldat, ne parvient au grade de lieutenant qu’en 1785. C’est la Révolution qui lui fournit l’occasion de s’illustrer dans l’héroïque défense de Mayence, puis en Vendée, où il se comporte en pacificateur, et de nouveau en Allemagne. Lorsqu’il est tué par un boulet de canon, au cours d’une mémorable retraite dans la Forêt Noire, Beaupuy est général de division. Ses soldats ramenèrent son corps en terre française et l’armée de Rhin-et-Moselle lui éleva un mausolée près de Neuf-Brisach.
    On a dit du général Beaupuy – avec l’emphase si chère à l’époque – qu’il était « le Bayard de la République française ». C’est en tout cas un personnage dont la ville de Mussidan et le Périgord tout entier peuvent être fiers. Il mérite que son nom soit connu, ses hauts faits et ses vertus sauvés de l’oubli.

    Voici ce qu’écrivait, dans The Prelude (Liv. IX, v. 288-321), le poète anglais W. Wordsworth sur le capitaine Beaupuy dont il était devenu l’ami :
 
« Parmi ces officiers, il s’en trouvait un d’une trempe tout autre. C’était un patriote, et pour cette raison il était tenu à l’écart par le reste et repoussé avec un mépris oriental, comme un être d’une caste différente. Jamais il n’y eut sur la terre un être de plus de douceur et de plus de bonté. Il était doux, quoique enthousiaste. Les offenses ne faisaient que rehausser sa bonne grâce, et c’était alors que sa nature exhalait le mieux son parfum, comme ces fleurs du gazon alpestre qui répandent leurs arômes quand on les foule aux pieds. À travers les événements de cette grande Révolution, il s’aventurait dans une foi parfaite, comme à travers un livre, un vieux roman de chevalerie ou un conte de fée ou un rêve d’actions accomplies derrière les nuages de l’été. Sa naissance le mettait au rang des plus nobles, mais il s’était attaché au service des pauvres du genre humain, comme par un lien invisible, comme par des serments prêtés à un ordre religieux. Il aimait l’homme en tant qu’homme, et il avait pour les petits et pour les obscurs, pour tous les humbles dans leurs plus humbles offices, une courtoisie qui n’avait en rien l’air de la condescendance. Elle ressemblait plutôt à de l’amour ou à de la galanterie, aux hommages qu’en ses heures oisives de soldat il avait naguère rendus à la femme. Il était quelque peu vain ou semblait l’être cependant, non, ce n’était pas de la vanité, mais une vive tendresse, une sorte de joie rayonnante répandue autour de lui, tandis qu’il se consacrait aux œuvres d’amour et de liberté ou qu’il se retraçait complaisamment les progrès d’une cause qui était la sienne. D’ailleurs, cela même était doux et paisible et n’ôtait rien à cet homme de ce qui charmait en lui. »