Il commence à neiger sur la montagne de Kunbum,
un soir de froid,
– un froid qui fait tirer les rideaux sales –
oublier la laideur des boutiques chinoises alignées.
Demain matin le temple sera blanc
j’enfoncerai mes pas dans la neige
Les toits d’or scintilleront.
Dans le silence blanc
seuls,
les gongs, les prières.
Jean-Paul Loubes a entrepris un vaste parcours de
l’espace chinois, de la Terre Jaune de Segalen jusqu’aux
déserts d’Asie Centrale. La confrontation avec le
réel, la connaissance des lieux et des hommes sont les
motivations de cette pérégrination. S’il avoue se
sentir dans les pas de Nicolas Bouvier ou de Cendrars, la forme du
voyage, entrepris ici sur la longue durée, est aussi la
méthode d’une quête poétique qui le rapproche
de la recherche d’un Kenneth White par exemple. J-P Loubes
poursuit un travail d’ethno-architecture, écrit des
nouvelles et enseigne à l’École
d’Architecture de Bordeaux.
“Je demande à la poésie
d’ouvrir une nouvelle géographie de 1’esprit, qui
s’appuierait sur l’expérience et la pensée du
monde. Je veux parler du monde réeL
Le voyage et l’expression écrite de la
géographie peuvent être des étapes dans une telle
quête. Mais la poésie ne se réduit pas à la
pérégrination, elle doit déboucher sur un nouvel
espace mental, celui d’une poétique située –
une façon d’habiter le monde – un désir de
vie et de monde d’où elle tire sa dynamique
fondamentale.”
Jean-Paul
Loubes