Quatrième recueil d’une œuvre poétique échelonnée dans le temps – Comme des mers sans rivages (1945), Dérive au zénith (1965), Danse de l’orée (1979), – La Bouche du Sphinx constitue le point ultime d’une démarche longuement mûrie et d’une remarquable cohérence.
S’y trouve illustrée la
véritable tâche du poète : rendre au langage avili
sa fraîcheur, sa densité originelles, son pouvoir
d’incantation, à la fois le plus intime et le plus
universel.
De l’entrechoc des mots inhabituellement
appariés naît une poésie incandescente qui fait se
résorber les frontières. Ainsi se confondent dehors et
dedans, austérité et jubilation, nature et sacré,
lesquels en s’intervertissant se réunifient.
Œuvre modeste cependant,
puisqu’elle se sait venue d’ailleurs. Mais
l’Ailleurs, c’est en nous que cette poésie doit le
réveiller.