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Jean-Paul Loubes
Je ne suis pas Jack Kérouac
200 pages
Prix : 16,00 €
ISBN : 978-2-85792-189-9
co-édition fédérop/Mémoire d'encrier
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Le Livre
« Un jour Bob Dylan avait déclaré : "J’ai lu
Sur la route et cela a changé ma vie, comme celle de tout le
monde." Je ne peux pas en dire autant. Dans les années 70, de
l'autre siècle, je n’avais pas ce livre culte dans la
poche de mon sac à dos, au bord d’une autoroute qui filait
vers la Californie. Jack Kérouac était mort depuis
longtemps quand s’est nouée une amitié posthume qui
devait nous conduire tous les deux jusqu’au cap Nord.
Je cherchais à comprendre comment quelques
êtres exceptionnels ne mouraient pas. Comment, par-delà
leur mort, on peut établir et maintenir une vraie relation avec
eux. Quelques mots du quatrième chorus de Kérouac avaient
réussi à me tirer des larmes. Je ne supportais plus de
partir de par le monde sans ses livres. J’y trouvais la vie
même.
Les années ont passé. J’ai fait
des amis sur les rives du Saint-Laurent, franchi les Appalaches et
passé la frontière des Zétats. Traversé les
forêts du Maine en suivant le cours gelé de la
Rivière Blanche et du Merrimack. Comme la famille Kirouac, il y
a un siècle, je me suis retrouvé à Lowell
(Massachusetts). À un carrefour, un flic. Jeune. Je veux dire
plus jeune que moi. J’ai demandé s’il connaissait le
cimetière où se trouvait la tombe de Jack. Of course ! il
a répondu.
Le cimetière Edson de Lowell était
désert et immense. Des plaques de neige sale collaient sur les
pelouses gelées. Le froid et les cris des corneilles
transperçaient tous les êtres vivants. sous la pierre
gravée à mes pieds Ti-Jean était là, et moi
je n’étais pas Jack Kérouac. »
Jean-Paul Loubes
Escale du Livre Bordeaux 2009
Café littéraire autour du livre Je ne suis pas Jack Kérouac
Jean-Paul Loubes dialoguant avec Yves Boisseleau
Extraits d’Article :
Un vibrant essai, érudit et subjectif sur les traces de Jack Kérouac
[…] Jean-Paul Loubes, marqué à jamais dans sa
chair, est parti sur les pas [de Jack Kérouac]. Non en
pèlerinage, mais comme il se doit : en voyageur d’une
langue, le français, dans un pays-continent,
l’Amérique du Nord. Plus qu’une hypothèse,
plus qu’un postulat, le secret même d’un destin
foncièrement bouleversant d’un orphelin du verbe qui
n’eut d’autre voie que d’articuler son propre langage
comme le Prométhée du jazz Charlie Parker. De la Bretagne
aux rives du Saint-Laurent, une quête de vé rité.
De modernité.
Marc Bertin (Sud-Ouest Dimanche, 14/06/09
[…] C’est grâce à une invitation de Jean
Morisset à se rendre dans le Maine – en passant par le
Québec - afin de célébrer Kérouac par la
poésie que le présent ouvrage est né. Le but de
cette grande voyagerie sera de découvrir, de redécouvrir
plutôt, le terri toire « réel » de
l’Amérique : celui médiatisé par la culture
littéraire, une littérature qui nous fait accéder
à l’« humain », à un « cos mos
» porteur de significations. Et, bien entendu,
l’œuvre de Jack Kérouac se situe au centre de cet
univers. Elle sera revisitée dans le lieu de sa création,
des circonstan ces d’une inventivité qui nous habite, nous
concerne toujours... On revoit ainsi Kérouac en explorant notre
identité aux multiples sources, celles, entre autres, qui
définissent la « francophonie américaine » ;
les artistes « franco-américains » seront donc mis
à rude contribution !
Toute une équipée - Jean Morisset,
Christian Morissonneau, Dean Louder, Eric Waddell et l’auteur de
ce livre - refait créativement un parcours culturel bien
ancré dans la tradition américaine qui va de Walt
Whitman, Henry David Thoreau en passant par Jack Kérouac, Allen
Ginsberg, William Burroughs, Gary Snyder et Lawrence Ferlinghetti. Un
journal, riche à tous les niveaux – et doublé
d’un fascinant récit –, nous est proposé
comme « géopoé tique » d’une
époque, nous invitant à lire ou à relire
Kérouac. Tout cela sans oublier les descriptions
décapantes de l’Amérique (la société
étatsunienne) de notre ère, en plus des
intéressantes considérations sur l’histoire du
Québec et son identité reliées au parcours plus ou
moins erratique de Jack Kérouac, à sa vie brisée.
Gilles Côté (Nuit blanche, n°116)
« Si tu veux mon avis Yan, je trouve que tu es
en train de te prendre pour Jack Kérouac ». « Sur le
moment, je n’ai pas prêté une attention suffisante
à la remarque . » écrit Jean-Paul Loubes. Sur le
moment non. Mais, en grand voyageur à l’oeil
affûté sur l’Humain et ses contradictions, le voici
qui répond à l’appel. Le voici sur la route de
lui-même, mais surtout sur celle de Jack, écrivain
américain proclamé « pape de la beat » par
toute une génération. Et pourtant... Au travers de cette
affirmation-négation en forme de portrait de lui-même,
c’est un nouveau portrait de Jack qui se dessine, portrait
inattendu, pour lequel Jean-Paul Loubes traverse le miroir et
transgresse l’étiquette...
Jean-Paul Loubes l’avoue, il n’a que
très tard réellement découvert Jack Kérouac
, et le chemin menant à celui-ci fut long et tortueux.
C’est sans doute ce décalage, par rapport à sa
génération, qui lui apporte aujourd’hui la
possibilité d’un oeil neuf, l’envie d’en
savoir davantage, au-delà des clichés réducteurs.
C’est encore pourtant le hasard qui le mène sur cette
route: l’invitation d’un ami, Jean Morisset, à se
joindre aux aficionados de Kérouac pour "un lancer de
poèmes dans le ciel du Maine". Cela ne se refuse pas.
Dans le vent mordant d’Amérique,
Jean-Paul Loubes entend la plainte de Jack. Non il n’est pas Jack
Kérouac et, se réconciliant sans doute avec une part de
lui-même, il réconcilie, surtout, Jack avec sa
vérité, sa fragilité, sa complexité, sa
richesse. Le portrait à demi caché et flou de celui-ci
sur la couverture du livre, s’efface peu à peu au profit
de celui d’un homme qui nous regarde droit dans les yeux. Ses
lèvres fermées restent muettes, comme gardant un secret,
que ses yeux pourtant semblent maintenant nous révéler.
Grâce au regard de Jean-Paul Loubes sur ce "frère"
rencontré au delà de la mort, le regard de John L.
Kérouac semble enfin nous avouer qui il est.
Anne Duprez
(http://www.aqui.fr)
[…] De Bob Dylan à Philippe Djian, nombre
d’écrivains et artiste ont affirmé que la lecture
de Kérouac avait changé leur vie. Encore peut-on lire
aujourd’hui Jack Kérouac fraternellement, lucidement, sans
complaisance... Jean-Paul Loubes lui-même, malgré son
attachement fusionnel, montre différentes facettes et
contradictions du météore de la beat
génération. Si l’on ne le suit pas dans tous les
méandres de sa quête jusqu’au Cap Nord, on ne peut
que saluer la qualité de sa recherche et la connaissance de
l’œuvre qu’il aide à mieux appréhender
à vif, y compris dans ses dérives et
ambiguïtés.
Michel Ménaché (Europe, octobre 2009, n°966)
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