François-René Daillie

Élisa, ou la Maison malaise

216 pages
Prix : 18,00 €
ISBN : 2-85792-163-2


Le Livre

    « … Élisa, son corps d’enfant devant le miroir […] Elle aimait à se placer avec lui devant   cette fenêtre ouverte sur un monde apparemment semblable à celui où leurs corps s’étreignaient, lisses et chauds, fermes et souples : côte à côte ou l’un derrière l’autre, elle voyait ces deux corps nus, son petit corps à elle au teint doré, ses longues mèches noires qui lui caressaient les épaules et les seins de part et d’autre – les seins, enfin, ce qui en tenait lieu – et derrière, à côté, au-dessus, son corps à lui qui débordait, gauche et blafard, sa tête anguleuse, aux plis creusés, ses cheveux courts pâlis par le soleil… »

 
   Élisa Lim, jeune Chinoise de Malaisie, est venue interviewer Vincent Després, Français d’un âge plus que certain qui étudie la maison malaise traditionnelle. Bien qu’étudiante, elle se présente comme journaliste, collaboratrice épisodique d’un hebdomadaire culturel. Elle écrit en malais des histoires étranges. Rien de ce qu’elle dit n’est jamais ni tout à fait vrai ni tout à fait faux. Mais tout s’éclaire peu à peu, et ils finissent par vivre et travailler ensemble. Restent cependant de larges zones d’ombre…

Article de presse :

    « Rencontrer son double c'est mourir ou savoir que sa dernière heure est arrivée. »
    Vincent Desprès, professeur d'université, vit en Malaisie ; il consacre ses travaux à la maison malaise et s'intéresse à la littérature orale et populaire – notamment le pantoun, poème malais. Après des aventures amoureuses avec Bettina et Mei Li, il rencontre Élisa (23 ans), étudiante et soi-disant journaliste (cela se révélera faux), elle aime les poupées mais entretient cachotteries et mystères ; il s'ensuit une liaison entre Vincent et Élisa, puis la disparition d'Élisa. Après avoir été expulsé, Vincent reviendra en Malaisie et découvrira qu'Élisa – soupçonnée par l'inspecteur Ismail d'être une communiste – était la fille de Mei Li. Ce roman, possédant de nombreuses ramifications avec la poésie – par la beauté des paysages, les rêves et la rêverie – mais aussi la peinture – Vermeer, Gauguin –, met en évidence la difficulté pour deux êtres de religions, de croyances et de cultures différentes, de se comprendre ; il relate aussi les problèmes qui se posent à l'individu qui ne respecte ni les croyances, ni la façon de vivre d'un pays étranger. Élisa ou la maison malaise ou l'effondrement des leurres...

                                                                                Gérard Paris

            Le Mensuel littéraire et poétique, n° 354, novembre 2007