Philippe Gardy

Donner sa langue au diable
Vie, mort et transfiguration d'Antoine Verdié, Bordelais



268 pages
Prix : 22,11 €
ISBN : 2-85792-073-3



Le Livre

    Né et mort à Bordeaux, Antoine Verdié (1779-1820) est plus connu comme « Meste Verdié » dans sa ville natale : signe qu’il fut et qu’il demeure encore aujourd’hui, pour ses compatriotes, un personnage exceptionnel, à la fois symbole, miroir et bouc émissaire. L’essai de Philippe Gardy s’efforce de suivre, pas à pas, le destin de cet étrange écrivain, depuis ses origines populaires, à la veille de la Révolution, jusqu’à sa fin tragique et mystérieuse, cinq ans seulement après la publication de ses premières œuvres. Car Antoine Verdié a su mieux que personne prendre en compte, au cours de sa brève existence littéraire, les formidables bouleversements qui agitèrent la société méridionale tout entière entre XVIIIe et XIXe siècle : à Bordeaux comme ailleurs, la langue et la culture françaises font alors un progrès décisif dans toutes les couches sociales, y compris chez les plus humbles. Et Verdié, écartelé entre trois langues – le gascon, le français et un étonnant francitan qui fait le pont entre les deux premières –, met en scène cette mue longue et difficile dans une œuvre inclassable où se mêlent le grotesque le plus outré et le sérieux le plus compassé. Un théâtre d’ombres, de caricatures et de figures grimaçantes, où grouillent, sous le regard ambigu de Carnaval, les masques de la mort et du rire.
 
     En fin de volume, François Pic fournit une très minutieuse Bibliographie de l’œuvre d’Antoine Verdié : on peut ainsi pour la première fois apprécier dans toute son ampleur et sa diversité une fortune éditoriale remarquable qui témoigne de la fascination exercée par l’écrivain bordelais.