Le Livre
De cette terre :
titre emprunté à un passage de la Neuvième
Élégie de Rilke, qui figure ici dans
une traduction de François-René Daillie. Celui-ci
a toujours soutenu que pour lui écrire et traduire ne
faisaient qu’un. Au risque d’avoir à
souffrir de la confrontation avec d’aussi prestigieux
aînés, il a voulu mêler dans ce recueil
ses poèmes originaux à certaines de ses
traductions de poèmes aimés, comme ils le furent
du temps de leur composition (1988-90 pour la plupart), celles-ci
favorisant parfois l’éclosion de
ceux-là. Un grand absent, il faudrait dire un grand
présent, Han-shan, dont la lecture souvent reprise
à cette époque avait ranimé des
sources endormies. Tout cela durant un séjour
prolongé en Malaisie, sensible ça et
là et marqué par quelques pantouns. À
l’éloignement dans le temps et l’espace,
à la multiplicité des époques et des
lieux, la poésie, même la plus humble, impose
ainsi son hic et nunc. |