L’homme
ne peut pas ne pas connaître la lumière, l’ombre, le
froid, la chaleur, la joie, la douleur, le chagrin, l’amour... Il
est inévitable pour lui de traverser ces espaces que je nomme :
Les états du vivant.
Je dis : LEA
AEL
ELA
LAE
ALE
EAL
LEA !
Extrait de la postface :
«
Comment faire ici un heureux contrepoint aux dialogues que toi Okoundji
relates entre les deux voix de ton initiation propre, mais aussi aux
entretiens où tu exprimes ton aventure en poésie, mais
encore aux textes où tu consignes la philosophie profonde de tes
poèmes, si ce n’est en retrouvant la voie de l’ode
antique, celle par laquelle Pindare n’avait de cesse de faire
l’éloge de la vie, ou celle dont Horace tirait les accents
sereins d’une sagesse.
[…]
La “poésie d’initiation”
que tu prônes consiste donc en l’accord d’une parole
(dans ses concepts, ses images, sa prosodie, son rythme même,
bref selon toutes ses dimensions) avec les flux continus du monde.
Voilà sans doute pourquoi et Protée et Poséidon,
le premier par sa capacité d’immersion dans tout, le
second en raison de ses ondulations marines, sont convoqués in
fine pour un implicite dialogue fructueux avec Ampili,
l’inspirée du fleuve Alima, et Pampou, le mage des terres
appelées Mpana. »
Patrick Quillier
L’auteur aborde dans une langue riche de
maximes, de proverbes, de métaphores et de symboles, les
questions qui touchent à la vie et à l’âme de
l’univers. Une profonde vision cosmogonique qui éclairera
le lecteur dans le champ de sa quête, sur les sentiers de son
propre cheminement, à l’écoute des bruits du monde.
Extraits d'articles :
Dans « Au
matin de la parole », Gabriel Okoundji aborde dans un esprit
emprunt de symboles, de proverbes et de tradition africaine en
général, les questions qui touchent à la vie,
à l’homme et à l’univers.
« En écrivant ces lignes, je découvre que suis
profondément incompétent, autant qu’on peut
l’être, sur les questions qui touchent à la vie et
à l’âme du monde. Je sais que je ne sais pas, que je
ne sais rien, que j’ignore tout de cette vie que pourtant
j’honore » concède t’il en début
d’ouvrage.
Réunissant trois entretiens accordés
à des périodes d’un intervalle situé entre
2004 et 2008 et publiées sur le site du magazine Africultures,
« Au matin de la parole » est une véritable tribune
à réflexions où l’écrivain
traduit avec une aisance sans pareille, « les mots de son
univers de vie » et de sa création poétique. Un
cheminement, une quête perpétuelle du Beau, de
l’Inconnu et un apprentissage qu’il doit à deux
personnes majeures : sa tante mère Bernadette Ampili qui «
savait dire dans ses pleurs et dans ses contes, l’essentiel de la
parole cachée dans l’énigme existentielle »
et son proche conseiller Papa Pampou qui a su « éclairer
son chemin jusqu’alors sous l’emprise inflexible de
l’énigme de l’errance. ».
Gabriel Mwénè OKOUNDJI ou la poésie de l’initiation
Dans le cheminement littéraire de Gabriel, il
est question d’une poésie d’initiation
héritée de sa lointaine terre natale et, qui consiste
à observer une parole dans ce qu’elle a de plus profonde.
L’inspiration qui prélude à l’écriture
de ses poèmes émane de sa terre natale, celle du peuple
Tégué, qui lui a enseigné les hommes, la nature et
l’existence. Après son « initiation » par ce
peuple Tégué, il a reçu le titre honorifique de
« Mwénè », qui le rend porteur de
mémoire et détenteur d’une parole et d’un
savoir. Un « Mwénè » qui, prodige plus rare,
sait utiliser les mots de la langue française à des fins
de magie. Il est aujourd’hui difficile de trouver un
écrivain dont le vocabulaire soit plus étendu, plus
constamment heureux dans la trouvaille et plus surprenant dans
l’invention. Qu’un tel homme écrive, vraiment la
joie de vivre sur terre ne peut qu’être
augmentée…
Zacharie Acafou, 100%culture.com, novembre 2009
http://www.100pour100culture.com/archives/32/okoundji/index.htm
*
Le chant poétique
rappelle à l’être humain que la vie est fragile.
«L’équilibre de la terre, l’équilibre
de l’univers repose sur les genoux d’une fourmi»,
comme disaient tante Ampili et papa Pampou. Une expression proche de
celle de chez nous qui disait que l’univers repose sur la corne
d’un boeuf. Et que les secousses telluriques et autres
séismes sont provoqués par le déplacement de
l’univers de la corne à l’autre.
Mohamed Arezki Himeur, Le Cap, 16-31 octobre 2009
http://www.lecap-dz.info/index.php?id_rubrique=191&id_article=2272
*
Vent fou me frappe
«... Vent fou me frappe est la marque d’un
écrivain accompli... Le vrai talent ne fait pas de bruit, il
s’installe comme une évidence. Mieux que de pernicieuses
fièvres médiatiques, il allume la ferveur des
fidèles, ceux qui liront et suivront l’auteur au fil de
ses créations. »
Jean-Noël Cadoux, Sud Ouest
Gnia, ma moni mè
« Pour Gabriel Okoundji, né sur les terres de
Mpana au nord du Congo-Brazzaville, l’écriture permet
d’habiter la déchirure de l’exil. »
Emmanuel Hiriart, Le Mensuel littéraire et poétique n°299
L’âme blessée d’un éléphant noir
« Et je finis par me dire que ce qui
m’intrigue vient, peut-être du fait que cette poésie
ne cadre pas avec le peu que j’ai lu jusque-là, une
production encore dominée par l’esbroufe et
l’imitation servile de quelques épigones connus. »
Kangni Alem, Africultures
« Gabriel Okoundji occupe dans la poésie
congolaise une place particulière. Il est mwènè,
s’inspire de la tradition orale tégué tout en
restant ouvert à la modernité. En un mot, G. Okoundji est
un poète interprète qui écoute la rumeur du monde
avec ses yeux. »
Boniface Mongo Mboussa, Africultures